La séduction dans le monde animal

L’exposition temporaire Parades, la séduction dans le monde animal qui se tient du 30 mars 2005 au 16 janvier 2006 au Muséum d’histoire naturelle offre un panorama unique des stratégies de séduction à l’œuvre dans le monde animal. Et vous, êtes-vous plutôt escargot baveur ou autruche ondulante ?

Avec ses grandes plumes noires et blanches, l'autruche mâle effectue une danse spectaculaire pour séduire sa femelle.

Si la reproduction est une des caractéristiques essentielles du vivant, sa forme sexuée suppose la rencontre de deux partenaires. C'est alors qu'intervient le jeu de la séduction. Comme le montre l'exposition Parades, la séduction dans le monde animal du Muséum d'histoire naturelle, le règne animal offre une palette étonnamment variée de comportements et d'attitudes propres à obtenir le consentement d'un partenaire.

Ainsi, même des animaux aussi peu mobiles et expressifs que les escargots sacrifient pourtant à ce qui peut s'apparenter à un rituel de séduction. Bien qu'hermaphrodites (ils sont à la fois mâle et femelle), ils ont besoin d'être deux pour se reproduire. Ils repèrent leurs partenaires potentiels en suivant l'odeur de leurs traces de bave, puis viennent s'enlacer à eux. Ils se transpercent alors mutuellement d'une aiguille calcaire, véritable aiguillon stimulant leur production de semence.

Chez les autruches, les sexes sont clairement identifiés. Comme chez beaucoup d'oiseaux, c'est le mâle qui se met en frais pour séduire la femelle, exécutant une danse spectaculaire lui permettant de mettre en valeur ses grandes plumes noires et blanches et faisant onduler son long cou rosi de désir.

Pourtant, la séduction a aussi un coût, qui peut parfois être très élevé. Ainsi, il n'est pas rare que certains prédateurs se parent des atours d'une femelle aguichante pour dévorer un mâle trop empressé. C'est notamment la stratégie de l'Erythrinus Erythrinus, poisson que l'on trouve en Guyane française et qui arbore sur sa nageoire caudale la même tache que celle de la femelle du Rivulus Agilae. Lorsqu'un mâle de cette dernière espèce, abusé par la tache caudale, vient innocemment présenter ses hommages à Erythrinus, il est dévoré séance tenante par le redoutable prédateur.